Accueil Culture Conformisme et anticonformisme : sommes-nous vraiment libres ? : Le choix pourrait être lié à un destin déjà écrit sur notre ADN

Conformisme et anticonformisme : sommes-nous vraiment libres ? : Le choix pourrait être lié à un destin déjà écrit sur notre ADN

Difficile de nos jours d’être un anticonformiste. Nous sommes loin de l’époque des révoltes estudiantines, féministes, des années soixante pour les droits au divorce, à l’avortement, pour une société laïque, libre de tout poids écrasant de la religion !

Partout dans le monde, nous vivons dans des sociétés conformistes, bien ficelées, ordonnées si l’on veut, avec des règles souvent absurdes.

Bien évidemment qu’une société doit avoir des règles, me diriez-vous, mais depuis, les règles ont changé, elles ont suivi les métamorphoses sociales et nos sociétés deviennent jour après jour plus cadenassées au nom de je ne sais qui, je ne sais quoi…

Le droit à la différence est désormais banni, la beauté est standardisée, tout comme la structure familiale classique ou la croyance religieuse et plein d’autres exemples pourraient suivre.

C’est comme si nous étions tous bien rangés dans des boîtes de sardines, les uns à côté des autres, positionnés tous de la même façon, nos mains, nos pieds, nos têtes, tout, absolument tout et gare à nous de changer de position, nous pourrions être perçus comme un risque pour la société, oui, cette société si «parfaite», bien homologuée et tellement si conformiste.

Si la définition de conformisme est claire pour beaucoup d’entre nous, celle d’anticonformisme poserait plus d’interrogations. C’est quoi au juste être anticonformiste aujourd’hui ?

De nos jours, le non-conformisme est confondu avec la transgression… le non-conformisme a toujours le même sens, être en dehors de la conformité… mais chacun a sa propre interprétation.

La transgression est interprétée comme un non-conformisme, mais il n’en est en aucun cas un synonyme.

Un non-conformiste est celui qui se distingue de la masse, qui va à l’encontre de la tendance, comme par exemple, il pourrait être une personne qui, tout en voulant être à la mode, porte des vêtements du XIXe siècle…

En général, les personnes non conformistes ont une forte personnalité qui risque d’aller à l’encontre de l’opinion générale.

Bref, de nos jours, il ne fait pas bon être un anticonformiste ou vouloir se définir athée, agnostique ou en faveur de l’euthanasie. Il faut, donc, suivre le courant, se laisser transporter passivement par cette vague fétide, conservatrice et obsolète.

Et la liberté dans tout ça ?

Tous les jours, on nous répète que nous sommes «des êtres libres», héritiers de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1789 et que nous avons le pouvoir de choisir entre un côté «rebelle» et un côté «conformiste».

En effet, chacun devrait être libre de vivre sa vie, en respectant les normes de la vie sociale, mais on se rend vite compte que ceux qui ont le courage de suivre leurs pensées aujourd’hui, dans une société très stéréotypée, doivent être considérés presque comme des héros, des courageux, des personnes à suivre pour certains, mais aussi des fouteurs de troubles pour d’autres.

Les chercheurs américains pensent que ce choix pourrait être lié à un destin déjà écrit sur notre ADN, d’autres chercheurs anglais et danois confirmeraient cette théorie.

Suite à des analyses et expérimentations sur un total de 30 volontaires, les chercheurs ont affirmé et publié sur la Revue scientifique «Current Biology», que le conformisme social serait directement lié au volume de la matière grise positionnée sur la partie cortex orbitofrontal latéral des deux hémisphères cérébraux. Les chercheurs, suite à leurs résultats, expliqueraient ainsi que la zone du cerveau, reliée au conformisme, aurait un rôle important même dans la phase de la gestion des conflits sociaux.

L’étude est également intéressante afin de mieux analyser les changements dans la personnalité ou l’interaction sociale qui se produit chez les personnes qui ont subi des dommages dans la région du cerveau analysée.

Donc libres ou pas ? Rappelons-nous de la citation de la modèle d’origine arménienne Armine Harutyunyan, cette semaine victime de «body shaming», qui déclare au journal italien «Repubblica» : «Il vaut mieux être différents que homologués au reste du monde, même si les autres ne vont pas te comprendre… les gens ont peur de tout ce qui est différent, mais je les ignore».

Vive la liberté, vive l’anticonformisme !

Charger plus d'articles
Charger plus par Alfonso Campisi
Charger plus dans Culture

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *